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السبت، 22 مارس 2014

Hafid Derradji La différence entre vous et nous : الفرق بيننا وبينكم

La chronique de Hafid Derradji - حفيظ دراجي.

La différence entre vous et nous : الفرق بيننا وبينكم 


Souvent, les pseudo-hommes politiques s’apprécient et jugent les Algériens sur la base de critères d’appréciation ‘’régionalistes’’ et sur la base d’intérêts étroits, sans tenir compte – et sans faire valoir – les critères de compétence, de professionnalisme, les principes, les valeurs et les convictions.
Depuis l’indépendance, nous n’en finissons pas d’en souffrir et l’Algérie n’en finit pas de faire les frais de pratiques destructrices qui nourrissent la haine, l’exclusion, la vengeance et visent, à tout prix, à la marginalisation de l’autre. Ces pratiques, on ne le dira jamais assez, ont cultivé les conflits et la haine dans les esprits avec des risques réels pour la cohésion nationale.

Si l’Algérie a pu et su éviter les pièges de cette ‘’culture’’ destructrice, c’est grâce au niveau de conscience du peuple. Une conscience nourrie par les multiples épreuves connues par l’Algérie tout au long de son histoire. Vigilant, l’Algérien s’est toujours gardé de ne pas tomber dans le piège de l’hydre régionaliste et sectaire. Généreux et nourri de bonté, l’Algérien s’est gardé de se laisser manipuler ou entrainer par ceux qui jugent les gens à partir de leurs opinions et par ceux qui excellent dans l’art de distribuer les certificats de probité et de bonne conduite, accusant un tel de traitre et tel autre de champion de la ‘’complotite’’.

Dans l’Algérie de 2014, contrairement à ce que suggèrent les aventuriers et les incapables, le conflit n’oppose pas les soutiens d’une 4e ‘’ouhda’’ comme condition sine qua non à la stabilité et les partisans d’une alternance pacifique et salutaire. En fait de conflit, il s’agit de prises de positions contrastées entre les fervents de l’immobilisme et de l’absolutisme et les tenants de l’alternance et du changement cyclique et salutaire à la tête de l’État. La veillée électorale met aux prises les adeptes de la ‘’faoudha’’ et du cafouillage politique d’un côté ; les partisans de la Loi, d’une meilleure visibilité et d’un meilleur avenir de l’autre. L’Algérie de la Présidentielle 2014 met aux prises ceux qui plaident la prolongation pour mieux préserver leurs intérêts et ceux qui aspirent à basculer dans l’Algérie de la IIe République.

Les opposants à la candidature de Bouteflika pour un quatrième mandat, les autres candidats à la course et les partisans du boycott ne sont pas contre Bouteflika, mais contre sa candidature dans l’état où il est. Un état de santé critique qui ne lui permettra, certainement pas, d’accomplir ses missions dans les meilleures conditions. Le président Bouteflika avait déjà annoncé, lui-même, voici deux ans, sa volonté de céder le pouvoir, en prononçant sa fameuse phrase « Jilna Tab Jnanou ! » (Notre génération n’en peut plus !). Et c’est le même Bouteflika qui a déclaré en 1999 : « Le Trône donne le vertige. Si vous apercevez que je suis pris de vertige, attirez mon attention ! ». Nous voilà pour vous le rappeler et pour vous réveiller du vertige.

Nous le faisons car notre génération est différente de la vôtre.
Nous sommes une génération qui réclame un changement pacifique dans les pratiques ; un changement sans haine et sans règlement de comptes. Parce qu’elle est grande et conçue pour tous ses enfants, l’Algérie a besoin d’un nouveau projet de société, d’un nouveau souffle et d’hommes nouveaux répondant aux exigences de la conjoncture et des défis futurs. Vous, en cherchant à jouer, coûte que coûte, les prolongations, vous cherchez à pousser les enfants du pays à exploser. Vous cherchez à imposer vos pratiques et vos arbitraires et à maintenir vos intérêts. En vous comportant de la sorte, vous avez manqué de respect au peuple et à notre pays qui devient la risée du monde alors qu’il était dans le passé une fierté et la Mecque des révolutionnaires.

Nous sommes une génération qui respecte le président Bouteflika. Nous mesurons tous les efforts qu’il a fournis jusqu’à ce jour. Nous savons à quel point il souffre avec la maladie. C’est pourquoi notre génération éprouve de la sympathie pour lui et le prie, avec respect, à rester chez lui. Il y va de son attachement à son slogan ‘’Al izza wal karama’’. Il y va de sa notoriété. Il y va de la notoriété de l’Algérie. Vous qui tenez coûte que coûte à pousser le président à une prolongation du mandat présidentiel pour préserver vos positions et vos intérêts, vous qui agissez dans cette direction en dépit de la santé du Président, vous voulez maintenir le président malade au pouvoir par souci de conserver vos intérêts et vos positions. Vous utilisez tous les moyens illégaux.

Nous, nous ne badinons pas avec nos principes. Nous ne marchandons pas. Nous revendiquons nos divergences avec vous mais nous nous gardons d’aller jusqu’à vous traiter de traitres. Par contre vous, vous n’hésitez pas à qualifier de traitres tous ceux qui ne partagent pas vos choix. Vous ne lésinez pas sur les moyens pour porter atteinte à leur dignité et leur respectabilité. Vous leur déniez les droits les plus fondamentaux au premier rang desquels le droit à l’expression et au débat libre. En revanche, vous ne soufflez pas un mot sur ceux qui ont mis le pays en coupe réglée et vous restez de marbre devant leurs agissements.

Nous sommes une génération désireuse de bâtir l’Algérie de l’amour et de la fraternité. Nous sommes une génération qui respecte la loi, les hommes et les institutions de la République. Nous sommes une génération qui refuse de rester passive et sans voix face aux agissements de ceux qui mettent à mal le pays, en maltraitant les symboles et en affaiblissant les institutions.
Nous sommes une génération qui ne vous voue aucune rancune, mais qui n’a pas peur de vous. Nous avons peur d’Allah, nous sommes préoccupés par le sort de l’Algérie. Nous avons peur des agissements des aventuriers. Vous êtes une génération qui redoute la colère du peuple, vous avez peur de perdre vos positions et vos intérêts.

Si les Algériens sont contre le quatrième mandat, vous, avec votre acharnement, vous êtes contre l’Algérie et contre les Algériens. Notre génération préfère se positionner contre la candidature d’un homme malade et contre son entourage et ne se positionne en aucun cas contre l’Algérie, son peuple et les principes qui nous ont été inculqués. Ma génération et moi préférons nous opposer à vos choix que de rejoindre le camp des opportunistes.

Vous appelez le peuple à vous être reconnaissant en accordant au président un quatrième mandat. Nous, nous vous appelons et nous appelons le président, au nom des sacrifices des hommes, à être reconnaissants envers un peuple authentique, courageux et toujours debout. Nous vous appelons à tenir votre promesse, la promesse de quitter le pouvoir. Nous vous promettons de vous oublier sans rancune.

derradjih@gmail.com

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